Ce fut une expérience qui a profondément marqué, tant sur le plan personnel que professionnel.
Madagascar est une terre de contrastes, où la beauté de la nature se mêle à la simplicité, et parfois à la rudesse, de la vie quotidienne. La gentillesse des gens et le sourire des enfants m'ont accueillie et m'ont accompagnée tout au long de mon voyage.
Vivre ici m'a appris à m'adapter, à ralentir, à mieux observer et à écouter. J'ai appris à me passer du superflu, à gérer les imprévus et surtout à reconnaître la valeur des petits gestes du quotidien. Les difficultés ne manquaient pas : la barrière de la langue, les différences culturelles, les défis sanitaires et logistiques. Et pourtant, chaque obstacle est devenu une leçon précieuse.

Parler de mon parcours chez Ampefy, c'est aussi raconter ce que, avec et grâce à Changement, nous avons construit. En collaboration avec le personnel de l'hôpital et, surtout, avec la participation directe des familles, nous avons jeté les bases d'un service de réadaptation. Nous avons créé des espaces d'accueil, d'écoute, de thérapie et de jeu, où chaque enfant peut se sentir vu, accueilli et valorisé. Où le handicap n'était pas une limite, mais un point de départ pour construire l'autonomie, la dignité et l'avenir.
Les premiers mois ont été consacrés à l'écoute, au dialogue avec les familles, les autorités locales et les professionnels locaux. Dès le départ, l'absence totale de services dédiés aux enfants handicapés, ainsi que le besoin urgent de sensibilisation et de formation, sont apparus clairement. Le défi était grand, mais la motivation l'était tout autant. Nous avons commencé avec des regards pleins de curiosité et un silence qui, petit à petit, s'est transformé en rires, en sons, en mouvements.
La motivation des parents, la curiosité des jeunes patients et le soutien du personnel hospitalier et de la communauté locale ont permis au Centre de devenir un véritable lieu de possibilités.

Les difficultés ne manquaient pas : le manque de matériel, les préjugés encore ancrés à l'égard du handicap, la complexité de certains tableaux cliniques et les connaissances limitées de la population rurale dans ce domaine. Mais tous les obstacles ont été surmontés ensemble, avec patience et détermination. Et aujourd'hui, nous pouvons regarder avec fierté les petits et grands objectifs atteints : les premiers pas d'un enfant qui ne pouvait pas marcher, les premiers mots de ceux qui n'ont pas parlé, le sourire d'une mère qui retrouve espoir.

Au cours de cette année, j'ai pu connaître de près la culture malgache, participer aux traditions locales, établir des liens authentiques avec la communauté. Chaque interaction, qu'elle soit liée au travail ou à la simple vie quotidienne, a été une source précieuse d'enrichissement personnel. Dans une société où le temps semble suivre un rythme différent, j'ai redécouvert l'importance des relations humaines, de la présence authentique, de la gratitude pour ce que l'on possède.
Terminer cette expérience ne signifie pas fermer un chapitre, mais en ouvrir un autre. Le Centre continuera de grandir avec les personnes qui y vivent aujourd'hui, le gèrent et le font vivre au quotidien. J'ai le privilège d'avoir participé à cette histoire dès la première pierre et la promesse, silencieuse mais profonde, de ne jamais oublier tout ce que cet endroit m'a appris : découvrir la force extraordinaire qui se cache dans la fragilité.
Je rentre en Italie avec bien plus que de simples souvenirs : j'apporte avec moi de nouvelles valeurs, une nouvelle prise de conscience et une vision plus large du monde. Madagascar m'a testée, m'a accueillie et, dans un certain sens, m'a transformée. Il ne s'agissait pas simplement d'une destination, mais d'une véritable transformation.
Il y a un an, je suis parti avec un rêve. Aujourd'hui, ce rêve a pris forme et il marche grâce aux jambes, petites mais déterminées, des enfants qui en sont les véritables protagonistes. Leurs visages seront pour toujours mon point de référence.
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